Communiqué de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon sur les évènements de Labé et l’assassinat de Mr. Thierno Aliou Diaouné.

Communiqué de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon sur les évènements de Labé et l’assassinat de Mr. Thierno Aliou Diaouné.
Pottal-Fii-Bhantal a suivi avec attention les récents évènements à Labé ainsi que l’assassinat de Mr. Thierno Aliou Diaouné. Notre organisation saisit l’occasion pour interpeller le gouvernement de Mr. Alpha Condé sur la conduite criminelle des forces de sécurité qui masquent des règlements de comptes politiques sous le couvert de crimes crapuleux. En même temps, nous dénonçons, les répressions contre des citoyens qui n’ont rien à voir avec le maintien de l’ordre. En effet, une demande d’arrêt de mutations de fonctionnaires de l’enseignement sur des considérations politiques, ne saurait en aucun cas justifier les actes punitifs contre les populations. Pottal-Fii-Bhantal tient de sources fiables que ces actes ont été commandités par la cellule stratégique du RPG à Conakry. Nous rappelons à tous les responsables que ces violences qui incluent la brutalisation d’imams, d’attaques de locaux de l’opposition, d’incendies de magasins et de véhicules, de vols de biens, de bastonnades et arrestations arbitraires, de descente dans des hôpitaux pour maltraiter des malades sont des crimes contre l’humanité. Le préfet de Labé, le commandant Mamadou Lamarana Diallo a reconnu ces crimes qu’il a voulu justifier cyniquement. Avec ses comparses de la police et les militaires de l’escadron mobile numéro 8, il sera tenu responsable devant la loi.
Les évènements de Labé s’inscrivent dans une chaine devenue familière de répression contre des citoyens exerçant leur droit légitime d’expression. On note toutefois que le degré de répression dépend des lieux des manifestations. Dans la capitale, les quartiers de l’opposition sont tenus sous haute surveillance. Toute action populaire dans ces zones déclenche des répressions hors mesures. Au Fouta-Djallon et en région Forestière, le gouvernement a ordonné plusieurs actions punitives. Zogota, Womey, Ndjaré, Lélouma, Labé etc. sont quelques exemples. Toutefois, en Haute-Guinée, ce même gouvernement fait preuve d’une complaisance coupable, comme l’arrestation de gendarmes qui s’étaient opposés à des manifestants à Kankan.
Quant à l’assassinat de Mr. Aliou Diaouné, il fait suite à des crimes jamais résolus contre des hauts-fonctionnaires ou des militants de l’opposition. Pottal-Fii-Bhantal a entamé une campagne auprès des Nations-Unies pour qu’elle diligente une enquête au lieu de s’en remettre à la police et la justice guinéenne. Nous demanderons que soient publiés en détails les programmes sur lesquels Mr. Diaouné travaillait et dont le caractère sensible serait à l’origine de l’assassinat. Les autorités de l’ONU doivent comprendre que dans cette série d’assassinats, les fonctionnaires de polices et les juges de service entament des semblants d’enquêtes jamais suivies d’effets avec des déclarations qui ne sont que des amalgames pour noyer le poisson. Les escouades de la mort créées par Mr. Alpha Condé viennent en complément de la politique systématique de scissions et de discrimination dans l’administration et les forces de sécurité afin d’affaiblir la société civile guinéenne.
Mr. Alpha Condé a jusqu’à présent pu tirer profit de l’atmosphère de corruption, de misère et de désillusions ainsi que des affrontements dans le pays qui en résultent. Toutefois, Pottal-Fii-Bhantal note avec satisfaction que la société civile guinéenne a bien pris conscience de ces menées criminelles du gouvernement qui doivent être déjouées par un engagement citoyen. Nous appuyons fermement la position de la société civile guinéenne contre l’insécurité qui, elle-même, procède de l’impunité chronique qui sévit dans notre pays. Nous en appelons aux partis politiques et aux leaders religieux à faire front commun contre les atteintes inacceptables aux biens et à l’intégrité physique des citoyens qui sont entrain de ruiner les lambeaux de notre nation fragilisée par la misère économique et l’épidémie d’Ébola.
Pottal-Fii-Bhantal présente les condoléances de ses membres à la famille de Mr. Thierno Aliou Diaouné. Nous assurons aux citoyennes victimes de ces nouvelles violations de notre soutien et nous nous tenons à leur disposition pour les assister à faire valoir leurs droits.
LA COMMISSION CENTRALE DE POTTAL-FII-BHANTAL FOUTA-DJALLON

Le Pouvoir de Conakry applique le terrorisme d’État par des assassinats ciblés par Bah Oury

Le Pouvoir de Conakry applique le terrorisme d’État par des assassinats ciblés
Très tôt le samedi dernier, je suis réveillé par une funeste nouvelle: l’assassinat de Thierno Aliou DIAOUNE à Conakry. Incrédule ,je demande à ma fille d’appeler la fille aînée de DIAOUNE pour s’enquérir de la véracité de la tragédie. Comme il fallait s’y attendre, ce n’était pas un mauvais rêve.
Les assassins et leurs commanditaires ont tué Thierno Aliou DIAOUNE . Ils ont privé ses jeunes enfants d’un père et d’un soutien au moment où ceux-ci en ont le plus besoin. Ils ont également privé la Guinée d’un cadre engagé pour la cause nationale. Ils ont aussi éteint une intelligence qui ne demandait qu’à servir loyalement la Guinée. En une fraction de secondes ,le crépitement des balles tirés par les kalachnikov des tueurs ont soustrait à la vie Thierno Aliou , brisant ainsi « une tête » qui a été façonnée par plusieurs décennies de travail ,de sacrifices ,d’expériences et d’engagements pour les droits des citoyens et pour la démocratie. Les tueurs croient avoir réduit au silence DIAOUNE. Ils se trompent. Sa mort tragique , est comme un cri strident qui résonne aujourd’hui au quatre coins du monde.
Cet assassinat porte une signature qu’il n’est pas difficile de reconnaître. Les tueurs portent l’uniforme des militaires guinéens. D’après certains témoignages , ils ont agi avec un sang froid remarquable qui indique qu’ils bénéficient d’un sentiment d’impunité totale. Thierno Aliou DIAOUNE savait que sa vie était menacée. La cause est à rechercher dans le cadre de son environnement professionnel comme coordonnateur national du Fonds de Consolidation de la Paix des Nations Unies pour la Guinée. Son travail l’a amené à être au courant des dérives crapuleuses et mafieuses de la gestion des fonds alloués à la riposte contre Ebola. M.Alpha CONDE a toujours montré un intérêt pour la gestion de cette manne financière qui pour lui « Ebola est une opportunité ». Comme vous le savez ,également le précédent coordonnateur des nations Unies contre Ebola en Guinée a été trouvé mort dans son hôtel dans des conditions mystérieuses. Il n’est pas étonnant dans ces circonstances que le Secrétaire Général des Nations Unies aient exigé qu’une enquête diligente puisse faire la lumière sur cet assassinat. M.Ibn Chambas ,le représentant des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest ne manquera pas de d’exprimer aux autorités guinéennes les inquiétudes et les préoccupations de l’organisation onusienne devant la persistance d’un climat d’insécurité et la multiplication des assassinats ciblés de leaders d’opinion en Guinée.
Aux lendemains de l’assassinat d’El hadj Amadou Oury DIALLO, Président de la section des motards de l’UFDG en septembre dernier dans des circonstances similaires , tout le monde a été averti que la gouvernance d’Alpha CONDE est prête à user du terrorisme d’État pour conserver le pouvoir par tous les moyens. Sa stratégie est simple : l’assassinat ciblé des élites originaires du Foutah, exactions massives contre les populations de la Guinée-Forestière et de la Moyenne-Guinée et achat des consciences pour certains et intimidations physiques pour les « récalcitrants » en Basse-Côte. Pour ceux qui étaient septiques par rapport à la dangerosité du régime d’Alpha CONDE , la succession des assassinats doit leur ouvrir les yeux.
Le terrorisme d’État qui règne à Conakry s’est manifesté également par la brutale répression d’une « marche pacifique autorisée » à Labé. Le pouvoir ne cherchait qu’un prétexte pour s’abattre sur les populations civiles et leur « donner une leçon » . Détruire le siège local de l’UFDG, violer le domicile de El hadj Mamadou Cellou Daka le 1er responsable du parti , rouer de coups un des imams de la ville , pénétrer manu militari dans l’hôpital régional pour y extraire des blessés et les jeter en prison , bastonner les agents hospitaliers et tirer à balles réelles contre les manifestants sont les actions des forces dites de « l’ordre ». Les autorités n’ont pas digéré le camouflet qu’elles ont reçu à Lélouma où la population a exigé le remplacement du préfet local en organisant des manifestations pacifiques de grande envergure. Cette violence à Labé n’est pas banale . C’est un message en direction de l’UFDG , à savoir « par le feu et le sang » , le pouvoir restera entre les mains d’Alpha CONDE. En conséquence ,tout le monde doit en tirer tous les enseignements.

Les notables toujours prêts à caresser les puissants du moment doivent être interpellés sur leur responsabilité de porte-parole des humbles et des faibles. Une attitude complaisante avec ceux qui tuent ,violent et pillent le pays n’est plus permise ! « Plus jamais ça ! » doit amener à la résistance et à la lutte ouverte contre les assassins et les commanditaires. La restauration des libertés démocratiques et citoyennes est plus que jamais un impératif patriotique.
Les morts de Thierno Aliou DIAOUNE, d’ El hadj Amadou Oury DIALLO de l’UFDG, de Mme BOIRO du Trésor, du caporal Koulibaly défenestré au camp Samory TOURE, de Zakariaou DIALLO , du commissaire Pascal BANGOURA,de GHUSSEIN ,des dizaines de jeunes de l’axe hamdallaye- Cimenterie, des villageois de Zogota, de Gallapaye,et de Womé , et des centaines d’autres anonymes ne doivent pas être vains. Beaucoup de sang est versé depuis l’accession au pouvoir d’Alpha CONDE. Il porte l’entière responsabilité de ces drames. Il devrait méditer ce précepte des Saintes Écritures « Qui règne par l’épée, périra par l’épée » !
Pour sauver la Guinée du désastre , la mobilisation de tous est impérieuse pour changer maintenant la gouvernance de notre pays.
BAH OURY
Ancien Ministre de la Réconciliation Nationale
1er Vice-Président de l’UFDG

 

Guinee: Le Discours de Madrid du 25 janvier 2015 par Bah Oury

Le Discours de Madrid

du 25 janvier 2015

par BAH Oury

1er Vice-Président UFDG

Merci à la Fédération d’Espagne, d’avoir organiser ce meeting. C’est un meeting très important dans la vie de l’UFDG aussi bien pour l’UFDG en Guinée que pour les militants à l’étranger.

Grâce aux systèmes d’informations modernes , ceux de Conakry nous écoutent et nous entendent.En s’adressant à vous, nous nous adressons également à l’ensemble des guinéens qui sont de par le monde.Je réitère mes félicitations et mes remerciements à l’ensemble des militants et des responsables de l’UFDG d’Espagne.

J’ai une pensée particulière pour Dr Fodé Oussou qui a accepté malgré son calendrier très chargé d’être avec nous pour montrer que L’UFDG est une. Elle est indivisible , son avenir et sa pérennité seront préservés pour très longtemps. Je remercie également la délégation d’Angleterre, qui prouve que la Coordination d’Europe est une réalité et qu’ elle entend jouer désormais son rôle pleinement pour le rayonnement et le développement de l’UFDG en Europe.

A titre personnel, je remercie Thierno Amadou Bassirou, expert dans une organisation internationale travaillant pour le développement du Tiers-Monde ,qui m’a fait l’amitié d’être avec nous. J’en suis honoré. A travers cet acte de Thierno Amadou , c’est un appel que nous lançons à toutes les compétences guinéennes qui sont à travers le monde. Pour certaines d’entre elles , elles n’ont que de guinéens que le fait que leurs parents soient d’origines guinéennes . Elles sont de différentes nationalités mais je dis que leur apport , leur expertise et leur engagement pour la Guinée doivent être sollicités parce que la Guinée ne peut pas se construire sans la convergence de toutes les forces guinéennes qu’elles soient de de souche ou qu’elles aient acquis d’autres nationalités. La Guinée doit se construire avec tout le monde.. Il y va de notre intérêt et de celui de notre sous-région ouest-africaine.

Se souvenir de Barry III, Baldé Ousmane, Moriba Magassouba et Keïta Kara

Aujourd’hui nous sommes le 25 janvier 2015. Il y a quarante quatre ans le 25 janvier 1971, la Guinée a été spectatrice des pendaisons au Pont Tombo de Conakry des fils les plus dignes de la Guinée . Le 25 janvier 1971 ,Barry III, Baldé Ousmane , Moriba Magassouba et Keïta Kara ont été pendus en public au pont Tombo. Il y a quarante quatre ans , C’était l’intelligence qui a été piétinée ,c’était la sagesse qui a été piétinée, c’était la volonté de sortir la Guinée du sous-développement qui a été piétinée et c’étaient la démocratie et la liberté qui ont été piétinées par le régime de Sékou Touré ,ce 25 janvier 1971. Malheureusement depuis lors nous assistons qu’à des crimes, qu’à du sang versé par des régimes qui ne sont intéressées qu’à s’accaparer du pouvoir et à ignorer les problèmes fondamentaux des guinéens.

Nous devons nous en souvenir en ce jour 25 janvier 2015. Nous devons nous en souvenir pour nous rendre compte que notre lutte à des racines très lointaines . En 2015 , nous devons tout faire pour arrêter ce cycle infernal de destructions , de sang versé et d’aliénation de tout un pays et de tout un peuple.

La diaspora guinéenne doit se réorganiser autrement pour se protéger

Aujourd’hui la communauté guinéenne est partout. Ici à Madrid ,en Espagne ,il y a vingt ans peu de gens pouvait s’imaginer que prés de 15 à 20000 âmes de ressortissants guinéens pouvaient résider dans ce pays.Ce qui est significatif. Aujourd’hui les guinéens sont présents un peu partout à travers le monde.Mais nous avons des problèmes. Ce qui nous fait penser à nos compatriotes d’Angola . Vous savez , récemment , beaucoup d’entre eux parmi d’autres ressortissants des pays africains ont été victimes d’exactions. Mais les autorités guinéennes qui, de par la constitution guinéenne ont obligation d’assurer la protection des intérêts de tous les guinéens dans n’importe quel pays au monde,n’ont pas bougé le petit doigt. Elles n’ont rien fait pour secourir leurs ressortissants et demander aux autorités angolaises de veiller au strict respect des droits fondamentaux des guinéens en Angola.

Actuellement nous ne sommes pas au pouvoir et par conséquent notre marge de manœuvre est étroite .et limitée pour soutenir nos compatriotes en détresse. Mais nous pouvons faire quelque chose . C’est la raison pour laquelle , je demande à tous les guinéens qui vivent à l’étranger de tenir compte de deux aspects sur lesquels il faudra avoir une politique précise et cohérente.

  • Ne pas oublier le pays d’origine ! ne pas oublier la Guinée ! se battre pour que la Guinée change en mieux et que la gouvernance soit conforme à ce que tout être humain souhaite pour sa société et son pays.

  • Mais également exister là où vous êtes ! La société civile guinéenne doit exister là où les ressortissants résident .Pour mieux se défendre ,il faut être en phase avec les populations des pays d’adoption. La société civile guinéenne en Angola doit développer des relations mutuellement fécondes avec les sociétés civiles angolaises. Notre meilleure sécurité c’est d’être avec les nationaux où nos compatriotes résident . Si nous sommes en bons termes avec les populations d’accueil ,alors nous serons protégés. Cela veut dire qu’ici en Espagne, vos enfants naissent ,grandissent et parlent espagnols . Donc ils sont espagnols. Il faut par conséquent que leur avenir soit protégé. Ne nous enfermons pas ! Ne soyons pas des ghettos sociaux ,ou culturels ou ethniques ! Ouvrons nous ! Ouvrons nous entre guinéens ! Ouvrons nous aux autres ! Ouvrons nous à ceux qui nous accueillent dans leur pays ! C’est notre seule manière d’assurer notre sécurité et notre vie dans ces pays d’accueil pour longtemps ! Cherchez à développer des relations avec les pays d’accueil ne veut pas dire ,oublier le pays d’origine ! Le moment viendra où notre expertise, notre capital relationnel et financier pourront être d’une très grande utilité pour la Guinée lorsque la gouvernance changera.

Les grands pays d’aujourd’hui sont construits grâce à leur diaspora. Donc à la diaspora guinéenne partout où elle peut être ,en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique de se préparer à jouer son rôle, tout son rôle pour la construction d’un grand pays que sera la Guinée de demain.

L’UFDG au service de tout le peuple guinéen

C’est notre parti, c’est notre instrument pour notre politique. J’ai entendu votre discours où vous appelez à une reformulation de la stratégie de l’UFDG. Vous avez raison! Nous devons capitaliser nos erreurs et savoir dans le contexte actuel comment avancer . Par la grâce de Dieu , notre parti retrouve son unité , sa vigueur et se remet en marche pour la conquête du pouvoir. Ce que nous avons gagné aujourd’hui avec les difficultés que nous avons connues ,avec les tensions enregistrées par-ci, par-là , c’est la pérennité de l’UFDG qui est acquise ! Pérennité veut dire quoi ? Nous partirons et nous laisserons un parti fort, un parti structuré et un parti enraciné qui fera qu’en Guinée, émergerons en son sein plusieurs Chef de l’Etat qui gouvernerons la Guinée, par la grâce de Dieu ! Nous travaillons pour la durée, pour l’avenir ,pour un grand changement . Votre discours d’introduction va dans ce sens. Nous allons tous ,nous donner la main pour qu’il en soit ainsi.

Actuellement vous vous posez beaucoup de questions. Vous vous interrogez.Le représentant de l’UFR a parlé de la question des passeports biométriques ,que la Fédération UFDG d’Italie avait déjà évoqué lors de notre séjour en décembre dernier à Brescia. La quasi-impossibilité d’obtenir un passeport au niveau des services consulaires des ambassades de Guinée à l’étranger constitue une privation de vos droits civiques. Le Vice-Président Fodé Oussou et Président du groupe parlementaire des Démocrates Libéraux a pris l’engagement de retour à Conakry de tout faire pour secouer les autorités compétentes guinéennes pour que l’obtention de passeport biométrique dans les pays de résidence soit possible dans les meilleurs délais.Il leur rappellera leur obligation constitutionnelle de mettre à la disposition des guinéens de l’étranger des documents de voyage indispensables pour une régularisation de leur séjour à l’étranger.

Quelle stratégie mettre en œuvre ?

On dit qu’il y aura des élections présidentielles en 2015. Mais pratiquement tous les moyens ont été mis en place par le gouvernement d’Alpha CONDE pour que le processus électoral soit totalement opaque. Le fichier électoral que la Sagem avait confectionné entre 2007 et 2010, qui a pu enregistré, recensé une grande majorité de nos compatriotes, a été corrompu et mis de côté. Le fichier de la Sagem était une base sur laquelle un fichier renouvelé, enrichi chaque année aurait pu permettre d’avoir un fichier propre afin d’obtenir des élections crédibles. Comme M. Alpha CONDE ne veut pas de la transparence , ce fichier de base est détruit. Par conséquent ,nous ignorons quel sera le fichier des présidentielles de 2015 et des communales. Or vous savez , une élection c’est d’abord le fichier électoral. Si le fichier n’est pas correct, attendez vous à ce que l’élection ne soit pas correcte. Cela veut dire que le travail est à refaire en ce qui concerne le fichier.

En ce qui concerne la CENI , là aussi à partir du moment où c’est la règle de la majorité qui prévaut pour les prises de décision ,la majorité numérique déjà acquise à M.Alpha CONDE ne fait qu’entériner ses choix. La CENI comme organe régulatrice et organisatrice du processus électoral ne fera donc pas un bon travail.

Du côté des communes et des chefs de quartier , là aussi le pouvoir s’est permis de violer la loi en mettant des délégations spéciales qui depuis quatre ans sont en place. Ainsi en passant en revue, le fichier électoral, l’organisation et le fonctionnement de la CENI , la confiscation par le RPG des attributs des élus communaux et des quartiers , sans compter les autres moyens que sont l’administration préfectorale, les forces de défense et de sécurité ,une élection transparente et crédible est difficile dans ce contexte. Le dilemme pour l’opposition est à ce niveau .

Que faut-il faire ?

Faut-il malgré tout aller à des élections dans ce contexte. Aller à des élections dans ce contexte ,c’est redonner un pouvoir à M.Alpha CONDE pour cinq autres nouvelles années. Alors ce qui reste du pays sera détruit et enfin de compte nous n’aurons plus de pays. Donc,ce n’est pas possible ! Nous ne pouvons pas nous permettre d’aller dans ce sens. Une bataille est engagée pour obliger M.Alpha CONDE à reconstruire correctement ce qu’il avait déjà détruit. Mais comme il ne connaît que les rapports de forces ,il faut comme dit l’autre « si tu danses avec l’aveugle ,il faut le piétiner afin qu’il sache qu’il n’est pas seul » . Dr Fodé Oussou l’a dit tout à l’heure ! Il faut piétiner Alpha CONDE afin qu’il sache qu’il n’est pas seul à danser sur la scène politique guinéenne. Il le saura bientôt de la manière la plus éblouissante ! Si nous sommes de l’UFDG c’est normal d’être contre Alpha CONDE , si nous sommes de l’UFR ou du PEDN c’est normal d’être contre Alpha , mais aussi au sein du RPG une majorité est en train de se lever contre Alpha CONDE. La majorité au sein du RPG qui va se soulever contre Alpha CONDE est une perspective salutaire pour permettre à la Guinée de donner un coup de pied très rapidement à Alpha CONDE. Pourquoi faut -il développer cette stratégie ? Parce qu’électoralement ,nous avons tout à perdre et les lendemains des élections seront plus catastrophiques encore. Pour sauver la Guinée ,il faut maintenant donner un coup de pied à Alpha CONDE pour qu’une transition crédible et responsable puisse nous permettre de sortir de l’impasse.

Actuellement entre nous ,le débat est âpre. Certains préconisent une candidature unique , d’autres des candidatures multiples .Mais je dois dire , à la lumière de l’expérience de ce que nous savons de la Guinée d’aujourd’hui , une élection avec M.Alpha CONDE ne sera pas une élection. Lui-même a déclaré en mars 2011 à Dixinn«  qu’il faut être fou pour un Président de la République ,d’ organiser des élections pour les perdre ». .Il faut le prendre au mot, car c’est sa propre déclaration. Même s’il fait semblant de « changer de veste » parce qu’il en a l’habitude, sa stratégie initiale demeure. Après avoir trébuché aux législatives grâce à la pertinente présence des observateurs de l’UE qui l’a empêché de s’accaparer des sièges de la capitale, il a déclaré ne plus vouloir une participation de l’UE au financement des présidentielles. Il ajoute , malgré que nous n’avons pas des ressources financières pour lutter contre la fièvre Ebola ,pour avoir de l’électricité ou de l’eau , ou des routes qu’il financera les présidentielles par le budget national dédaignant ainsi les 26 millions d’euros de l’UE. Cette aide équivalente à prés de 250 milliards de GNF aurait pu servir à financer beaucoup de choses. Plus grave le gouvernement dit pouvoir débloquer 500 milliards de GNF pour l’organisation des élections.Vaste gâchis !

Pourquoi cela ? Parce que si l’UE verse les 26 millions d’euros , alors elle sera présente par ses observateurs et ses cadres techniques auprès de la CENI et sera sur le terrain le jour des élections.Ce que M. Alpha CONDE ne veut pas. Pourquoi ,il ne le veut pas ? Il dit que c’est une question de souveraineté et que tout pays doit « financer et organiser lui-même ses élections ». Nous sommes d’accord avec lui. Mais à condition d’en avoir les moyens. S’il faut pour cela faire des acrobaties comptables pour simplement empêcher que des observateurs puissent surveiller le processus électoral en privant ton pays de 250 milliards de GNF pour simplement que tu t’accapare du pouvoir ; alors ce président de la République est indigne de la fonction qu’il occupe.

Chers compatriotes , nous ne pouvons pas tourner longtemps autour du pot. Notre volonté d’aller dans le sens d’un processus dit légal avec un régime qui ne respecte pas la légalité, ne donnera rien. C’est de la peine perdue.

La souveraineté populaire ,source de tout pouvoir démocratique

Est-ce que la souveraineté populaire est légale ou illégale ? La souveraineté populaire est la plus légale et la plus constitutionnelle possible . Il faut prendre en compte une nouveauté importante. D’habitude et c’est normal ,un coup d’État doit être prohibé ,nous sommes d’accord là dessus. Accéder au pouvoir par un coup d’État n’est pas légal ni constitutionnel. Aussi empêcher que le processus électoral soit transparent est aussi illégal et anticonstitutionnel. Un régime qui va dans ce sens se met dans une dérive illégale et anticonstitutionnelle. Qui peut alors changer la donne si tel est le cas. C’est celui qui est investi constitutionnellement de la possibilité de rétablir le droit constitutionnel . Il ne faut pas s’attendre à ce que la cour suprême ait le courage et la droiture de faire ce travail. Donc il appartient ,aux jeunes ,aux femmes et aux hommes de se lever pour protester dans la rue pour réclamer le changement. Lorsque le pays est gouverné par l’absurdité , l’illégalité et la violation des libertés publiques, le recours à la rue est légale , est constitutionnelle et elle est légitime. C’est un droit constitutionnel inaliénable. Descendre dans la rue est légitime , car c’est une forme d’expression de la souveraineté populaire . Personne ne doit se sentir culpabilisée par des contre-vérités prétextant que descendre dans la rue est illégale. C’est un droit constitutionnel. La communauté internationale a beaucoup évolué sur cette question. Est ce que le nouveau régime de transition au Burkina a été condamné par la communauté internationale ? Non ! C’est pour vous dire demander le départ d’Alpha CONDE par la rue parce que n’avons pas d’autres possibilités de le faire est tout à fait constitutionnel . Engageons nous ,alors nous obtiendrons le soutien de la majorité de la communauté internationale parce que l’acte de souveraineté du peuple peut s’exprimer dans la rue par des manifestations et aussi par des élections . Si les élections ne peuvent pas permettre l’expression de la souveraineté populaire alors la rue peut permettre à ce que cette expression se fasse entendre. Nous avons l’obligation d’aller dans ce sens.

La lutte contre Ebola passe par la lutte contre la mal-gouvernance

Au moment où l’Ebola est en train de décimer notre population ,où nous sommes stigmatisés à travers le monde ,il est profondément irresponsable qu’un responsable politique n’aille pas dans le sens des intérêts fondamentaux de sa population. Au Libéria ,il n’existe plus que cinq cas de malades d’Ebola qui sont enregistrés. Nous nous en félicitons ,mais le pays qui pose problème est la Guinée. Ce que nous devons comprendre lutter contre Ebola passe nécessairement par un changement de la gouvernance . Une mauvaise gouvernance ne peut pas donner de bons résultats. Un bon chauffeur de camion peut amener à bon port tout véhicule en mesure de rouler, par contre un mauvais chauffeur quel que soit la qualité du camion ,même sorti d’usine enverra son véhicule se fracasser dés le premier virage. Nous n’avons pas de plus précieux que nos compatriotes , nos frères ,nos sœurs ,notre pays. Nous n’avons que cela . Est-ce que nous allons fermer les yeux et laisser Alpha CONDE nous envoyer en enfer ,car la question se pose en ces termes .C’est l’avenir de toutes les communautés humaines en Guinée qui est menacé par la gouvernance d’Alpha CONDE. Nous ne sommes pas là encore, pour dire qui sera le Président de la République ,qui seront les ministres ! Il faut d’abord sauver la Guinée de l’emprise d’Alpha CONDE sinon nous aurons tout perdu.

Les questions qui viendront tout à l’heure , nous permettrons de préciser certains points. Je cite souvent l’UFDG -Espagne comme une bonne référence , je vous exhorte à continuer dans ce sens !

Gracias !

 

 

 

Guinee -Violences à Labé : Des gendarmes font irruption à l’Hôpital et commettent des exactions…

Violences à Labé : Des gendarmes font irruption à l’Hôpital et commettent des exactions…

Violences en Guinée
Des manifestants à Labé
Des manifestants à Labé

LABE-La tension est restée vive dans la préfecture de Labé ce mardi encore! Les forces de maintien d’ordre auraient forcé  les portes  de l’hôpital régional  et commis  des exactions sur le personnel travaillant, a appris Africaguinee.com de source hospitalière.

‘’Ils étaient à la  poursuite des manifestants. Ils sont tombés sur le personnel médical et ont commis des exactions.  Huit agents de santé ont été molestés par les gendarmes. Au service des urgences et de médecine générale, ils ont cassé les vitres, ils ont détruit les dispositifs de lavage des mains. Parmi le personnel, il y en a qui disent avoir perdu des téléphone, de l’argent. Quand ils ont cassé les vitres, les éclats sont tombés sur les malades hospitalisés. C’est la deuxième fois que les forces de l’ordre rentrent dans l’enceinte du centre hospitalier pour commettre des exactions’’ a témoigné un médecin qui a requis l’anonymat.

Interrogé par nos soins, le responsable de communication de la gendarmerie, le Commandant Mamadou Alpha Barry nous a indiqué qu’il n’était pas au courant de la descente des forces de l’ordre à l’hôpital.  Egalement joint au téléphone, le Commandant de l’escadron mobile numéro 8 de Labé, n’a pas daigné se prêter à nos questions : ‘’je n’ai pas le temps, s’il vous plait, référez-vous à la hiérarchie’’, a-t-il dit avant de raccrocher.

Contacté, le Gouverneur de la région n’a pas souhaité s’exprimer. ‘’Veuillez accepter qu’on apaise d’abord, après on vous dira tout dans cette affaire’’, a déclaré en substance le  Gouverneur Sadou Keita.

L’union des forces démocratiques de Guinée, organisatrice de cette manifestation déplore la répression de sa marche. Elle dit   avoir enregistré 25 blessés dans ses rangs.

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 31 11 12

Violences à Labé : Le siège local de l’UFDG saccagé !

Crise politique en Guinée
Violences à Labé
Violences à Labé

LABE- La situation est toujours tendue dans la capitale de la Moyenne-Guinée ! Après les violents affrontements qui ont ébranlé la cité de Karamoko Alpha le lundi 02 février, la situation reste toujours tendue dans plusieurs quartiers où des affrontements entre des jeunes et les agents des forces de l’ordre sont signalés.

‘’Au niveau du siège  de l’Ufdg, ils (forces de l’ordre : Ndlr) ont saccagé nos locaux, emporté des motos qui s’y trouvaient,  frappé toutes les personnes présentes sur les lieux. Il y a des dégâts  matériels  considérables, même notre  poste téléviseur n’a pas été épargné’’, accuse  l’honorable Mariama Tata Bah.

Et d’assener : ‘’ Ils  (les agents des forces de l’ordre, Ndlr) sont allés à l’hôpital régional où ils ont battu des médecins, même les malades ne sont pas épargnés, ils ont même arraché  les perfusions des patients. Des vitres sont parties en éclats’’ explique essoufflée, la députée Mariama Tata Bah  de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) jointe au téléphone par Africaguinée.com.

Selon un citoyen de Labé contacté par notre rédaction, les affrontements entre des jeunes et les agents des forces de l’ordre continuaient jusqu’aux alentours de 16h GMT.

Aux dires de MmeTata Bah, les activités n’ont pas repris dans la préfecture de Labé en cette journée de Mardi.  Le marché  central est resté fermé, pendant que  les forces de l’ordre circulent dans les camions et pick-up à travers la ville. Les forces de l’ordre continuent de sévir, notamment dans les quartiers de Daka  et de Bowloko, nous informe-t-on.

Une manifestation du principal parti d’opposition en Guinée, a été réprimée ce lundi 2 février 2015 à Labé. Une dizaine de blessés a été enregistrée lors des accrochages entre manifestants et forces de l’ordre.

Il est à noter que ces contestataires  dénoncent   les « mutations abusives et politiques » au sein de l’administration de la ville de Labé.

Du côté du Haut commandement de la gendarmerie nationale, notre rédaction n’a pu pour l’instant avoir aucune information fiable.

BAH  Boubacar  LOUDAH

Africaguinee.com

GUINEE: Cellou Dalein Diallo à la VOA : “Je suis déterminé à faire dégager Alpha Condé”

Cellou Dalein Diallo à la VOA : “Je suis déterminé à faire dégager Alpha Condé”

L’économie guinéenne est à l’arrêt à cause de l’épidémie d’Ebola. Cette crise n’explique pas tout affirme le président de l’UFDG. L’ancien Premier ministre et candidat malheureux à l’élection présidentielle veut des élections crédibles pour 2015.

Cellou Dalein Diallo

Cellou Dalein Diallo

30.1.2015

L’épidémie d’Ebola a été freinée en Guinée, il s’agit à présent de l’éliminer. Le gouvernement guinéen peut-il y arriver alors que vous avez critique depuis le début sa gestion de la crise ?

Cellou Dalein Diallo : “Il y a une tendance à la baisse appréciable. Il faut améliorer la communication. Le gouvernement devrait associer tous les leaders d’opinion, y compris les partis politiques dans cette sensibilisation. Il y a eu, dans certains villages, de fortes résistances et le gouvernement a fait usage de la force. Je ne crois pas que cela soit la bonne méthode. Il faut davantage sensibiliser.”

Comme en 2014, la croissance guinéenne devrait encore être en berne pour 2015. Avec cette épidémie d’Ebola, qui aurait pu faire mieux ?

Cellou Dalein Diallo : “Avant de parler de 2014, parlons de 2013, avant Ebola. L’économie guinéenne a cru de 2,3 %. Cela est trop faible alors que la Cote d’Ivoire a fait 9 %, la Sierra Leone 14,5 % et le Liberia 7 %. Ces pays sont moins nantis que la Guinée en potentiel économique. L’explication ce sont les politiques menées par le gouvernement d’Alpha Condé, elles ont découragé les investisseurs. Bien entendu, Ebola a aggravé cette crise.”

Cellou Dalein Diallo au micro de Nicolas Pinault

L’année 2015 sera-t-elle une année électorale en Guinée ? Les élections locales ne sont toujours pas programmées tout comme la présidentielle.

Cellou Dalein Diallo : “On ne souhaite pas qu’il y ait  un report à cause d’Ebola. La communauté internationale s’est déjà exprimée dans ce sens. Le Liberia a déjà tenu ses élections sénatoriales malgré l’épidémie. Malgré son engagement, il n’y a pas de volonté politique d’organiser ces élections légales. Le gouvernement compte s’appuyer sur les élus locaux, qui sont actuellement tous nommés par le pouvoir, pour mettre en œuvre la réélection frauduleuse d’Alpha Condé.”

Comment comptez-vous faire pour qu’Alpha Condé quitte le pouvoir ?

Cellou Dalein Diallo : “Alpha Condé n’a pas répondu aux attentes de la population : il y a moins d’électricité, d’eau courante et de sécurité. Les gens souffrent. Notre défi est d’organiser des élections transparentes. Si c’est le cas, il n’y aura aucun problème pour dégager Alpha Condé.”

Appelez-vous vos partisans à descendre dans la rue ?

Cellou Dalein Diallo : “Nous avons déjà commencé, depuis le 7 janvier, les manifestations pacifiques autorisées par la constitution. Nous allons forcer Alpha Condé à organiser des élections transparentes et organiser le scrutin communal avant la présidentielle.”

N’est-ce pas jouer avec le feu d’appeler vos partisans à descendre dans la rue au vue des risques de violence ?

Cellou Dalein Diallo : “C’est un cout très élevé que nous payons mais on ne peut pas renoncer à nos droits, dès lors que la constitution nous autorise à marcher pacifiquement. J’espère que les forces de défense et de sécurité arrêteront de réprimer dans le sang ces marches autorisées. Nous allons utiliser la rue parce que le gouvernement ne veut pas de dialogue.”

Vous avez reconnu votre défaite à la présidentielle en 2011. Etait-ce vraiment une défaite selon vous ?

Cellou Dalein Diallo : “Non ! Il y a eu beaucoup de complicités, internes et externes, qui ne voulaient pas que j’accède à la présidence de la république pour des raisons subjectives. Ils voulaient donner le pouvoir à Alpha Condé. C’était un complot. On n’acceptera plus ça. On se prépare pour exiger que le scrutin soit transparent.”

Serez-vous candidat à la présidentielle ?

Cellou Dalein Diallo : “Je suis candidat à la candidature de mon parti.”

Quel est votre avis concernant une candidature unique de l’opposition ?

Cellou Dalein Diallo : “Je ne crois pas que cela soit plus efficace. Il est bon que tous ceux qui le peuvent soient candidats, chacun dans ses fiefs. Au second tour, tout le monde se rallie derrière le mieux place pour battre Alpha Condé. C’est ça le vrai enjeu. Si on veut l’alternance, il faut tous se mettre d’accord qu’on se ralliera derrière celui de l’opposition qui sera qualifié pour le second tour. Quitte à partager le pouvoir par la suite pour sortir la Guinée de la misère et de la marginalisation.”

Propos recueillis par Nicolas Pinault

30.1.2015

 

Visite de Mr. François Hollande en Guinée. Lettre ouverte de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon

Visite de Mr.  François Hollande en Guinée. Lettre ouverte de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon

New-York le 26 Novembre 2014.

À son Excellence, Mr. François Hollande, Président de la République Française.

Mr. Le président,

En Novembre 2012, vous avez fait une déclaration félicitant le président Alpha Condé pour les soi-disant performances économiques de la Guinée ainsi que les réformes des forces de sécurité. À cette occasion, notre organisation, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon, vous avait adressé une lettre exprimant notre inquiétude sur le satisfecit et la caution morale que vous aviez donnés à Mr. Condé, tant votre appréciation était en porte-à-faux avec les réalités sur le terrain. Deux années après, alors que vous vous apprêtez à faire un bref séjour en Guinée, nous avons l’honneur de vous adresser encore une lettre pour vous exprimer notre préoccupation sur la détérioration de la situation dans notre pays.

Avant tout, à travers votre personne, nous voudrions adresser au peuple français, nos sentiments de gratitudes pour le support que la France a octroyé à la Guinée  dans le combat contre l’épidémie d’Ébola. Ce geste s’inscrit dans la longue tradition de coopération entre nos deux pays  que les vicissitudes politiques n’auront pas pu détériorer. En d’autres circonstances, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon aurait appelé avec enthousiasme à une forte mobilisation pour que votre visite soit non seulement célébrée  mais aussi un tremplin pour une plus fructueuse  coopération. Toutefois, depuis notre lettre de 2012, la situation en Guinée n’a fait qu’empirer. Tous les observateurs s’accordent sur le fait que la Guinée est devenue un pays à haut-risques avec tous les facteurs d’une guerre civile, voire d’un génocide. La misère grandissante des populations est le terreau sur lequel le gouvernement sème des tensions sociales et ethniques artificielles pour détourner l’attention des citoyens.

L’arrivée au pouvoir de Mr. Alpha Condé, en dépit des irrégularités et des violences  qui marquèrent la campagne présidentielle, avait fait espérer que la Guinée allait rompre avec son passé de violence politique. Force est de constater qu’en trois ans, Mr. Alpha Condé a ruiné le capital politique que les élections lui avaient donné. Mr. Condé a renforcé la culture d’impunité qui, pour se perpétuer, a besoin d’exacerber le clientélisme ethnocentrique.  Pour se maintenir, le régime s’est condamné à s’assurer la complicité d’officiers militaires accusés de crimes contre l’humanité  pour leur participation dans les tueries et viols de Septembre 2009. Du fait de ce laxisme, il est possible que dans la garde d’honneur en charge de vous accueillir  à Conakry, il y ait des officiers responsables de ces crimes. Mr. Condé est resté sourd aux appels internationaux et aux demandes multiples des citoyens guinéens, notamment des victimes et de leur familles, pour démettre les accusés de crimes contre l’humanité de leurs fonctions officielles. En Octobre 2014, Mr. Condé a indiqué avoir demandé aux «blancs» d’abandonner le dossier du 28 Septembre. Il marque ainsi son  explicite opposition à toute poursuite  du processus judiciaire contre les auteurs de ces crimes. À cette  troublante provocation s’ajoutent de nombreux crimes  par les forces de sécurité du président Condé. À ce jour aucun officier n’a été inculpé pour les crimes  contre des dizaines de manifestants dans la préparation des élections législatives ni ceux qui les suivirent. À Zogota, des populations furent massacrées dans leur sommeil suite à une demande de compensation pour leurs terres par le gouvernement. Des jeunes innocents furent kidnappés à Conakry par les forces de sécurité, sans aucun motif, et déferrés dans des conditions atroces au nord du pays. Certains succombèrent aux tortures. Récemment, c’est une personnalité politique de l’opposition qui fut exécutée en plein jour à Conakry. La tragédie de Womey et la répression qui suivit, en pleine crise d’Ébola restent un point saillant de la défaillance de Mr. Condé dont le laxisme a favorisé la propagation de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Le tissu social guinéen est plus que jamais fragilisé. Le  pacte citoyen indispensable au maintien de la paix civile et à l’émergence  de toute démocratie a été dissout.

Durant les trois années  à la tête de notre pays, Mr. Alpha Condé a exhibé des formes désolantes de mépris des guinéens.  En même temps,  il  montre une inquiétante propension à n’écouter que les opinions des dirigeants des pays occidentaux auxquels il  croit devoir la sauvegarde de son pouvoir. Ayant dilapidé la confiance à lui faite de diriger son pays, Mr. Condé  déploie des efforts considérables pour faire croire qu’il a l’assentiment des dirigeants de l’occident.  D’importants moyens financiers sont utilisés pour payer des lobbyistes et pour s’attirer le soutien de personnalités internationales telles que Georges Soros, Tony Blair et Bernard Kouchner dont il exploite les ambitions, politiques ou financières.  C’est à ce titre  que nous vous adressons cette lettre. Nous voudrions en appeler à votre responsabilité personnelle  et de celle de la France, afin d’amener Mr. Alpha Condé à changer le cap de sa politique ruineuse, pendant qu’il est encore temps.  Comme  notre organisation l’a maintes fois réitéré, le mépris des victimes, l’entretien d’un climat provocateur d’impunité et l’arrogance de criminels reconnus sont les sources des guerres civiles. La France ne peut certes pas être tenue responsable d’éventuelles confrontations en Guinée. Mais du fait des rapports historiques, économiques et culturels qui lient la France et la Guinée, nous pensons qu’il est de votre devoir de profiter de votre rencontre avec le président guinéen pour aider à changer le cours dangereux de l’histoire dans notre pays.

Nous vous souhaitons la bienvenue en terre guinéenne et vous prions de croire à nos sentiments de très haute distinction.

LA COMMISSION CENTRALE DE POTTAL-FII-BHANTAL FOUTA-DJALLON

Doctors Without Borders’ Guinea Ebola Coordinator Says Virus “Out of Control,” Conde’s Promises Short on Delivery

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Medecins Sans Frontieres (MSF) or, in English, Doctors without Borders (DWB) is putting out its second Ebola alert in two months stating the virus is “out of control” in Guinea. In an article further below, dated November 6, 2014, the DWB coordinator for Ebola in Guinea, Caroline Scholtes, says that with the virus spreading to several different geographic locations in the country, the two primary Ebola treatment centers, Conakry and the Forest region, are not adequate.  Further, Scholtes says,  “Ebola is likely to become endemic in Guinea. It’s depressing.”  And, it seems like Alpha Conde is  not being helpful.
 
In an October 26, 2014, article Rony Brauman, former head of DWB, said that DWB staff in Conakry complained that in May and June, Conde tried to coerce them not to be so public with information about the spread of Ebola in Guinea  because it was scaring people and would affect the economy (Read: it would affect investor interest in Guinea).  Unfortunately, Conde went further and accused the DWB staff of trying to enhance their own reputations with the public by providing updates about the outbreak!  Given that Conde’s very best friend, Bernard Kouchner, is the co-founder of DWB, you have to wonder whether he exerted influence to support Conde.
 
Today, new stats were issued for Guinea’s Ebola program: 1,813 cases, 1079 deaths.  Note that these numbers are considerably higher than figures given for Guinea over the last several months. In the second week of October alone, 100 new cases were reported in  Conakry.
 
It looks like Conde’s pressure to downplay the number of Ebola cases back in the spring and summer may have had some effect.  From the article below and anecdotal stories from Guineans who recently traveled to Guinea, there is little trust in Conde’s ability to handle the Ebola situation.
 
Please note that as of today, November 9, 2014, International SOS reports that Guinea’s Ebola status is “WIDESPREAD AND INTENSE TRANSMISSION”
 

Conakry (dpa) – For three full days, a man lies dying in midst of Marche Madina, a bustling market in Guinea’s capital, Conakry. It is one of the largest in West Africa. He is writhing in pain, then unconscious. Nobody dares approach him.The fear of Ebola, which killed more than 4,900 people across the region during the worst haemorrhagic fever outbreak in history, is written on everyone’s faces.A toll-free telephone number, 115 – set up by the health department as an Ebola hotline – is ringing but leads to a recorded message: “This number is currently unavailable.” Panic starts to spread.On day three, the Red Cross finally arrives to collect the man. But it’s too late. His body is taken straight to the morgue.The teams have been busy since the number of confirmed Ebola infections in Conakry dramatically shot up this month, according to the World Health Organization (WHO). A hundred new cases were reported in the capital in the second week of October alone.Ten months into the outbreak, which started in December in a small village in Guinea’s east, the country roughly the size of the United Kingdom has only two Ebola treatment centres.

One 85-bed facility is located in the capital, the other, with about 35 beds, is situated in the town of Gueckedou, at the opposite end of the country, a two-day car drive further east. There is no help for Ebola patients in-between.

Both treatment centres are run by medical charity Medecins Sans Frontieres (Doctors Without Borders), with some support from Guinean health workers.

The country’s public hospitals don’t have the know-how to treat Ebola patients. The only other facility for the population of 12 million is a transit centre in the south-eastern town of Macenta, the country’s current Ebola hotspot.

“There should be a treatment centre in each [of Guinea’s 33] prefectures,” says MSF project coordinator Caroline Scholtes.

The WHO says 10 additional Ebola facilities are needed.

Even the better off middle class, which has the means to access private health care, is currently at a loss. The private Ambroise Pare Clinic in Conakry was shut down on October 10 after a nurse was infected with Ebola.

The entire staff is under observation for 21 days. A note reading “heightened epidemiological vigilance level” is plastered across barricaded doors.

That means the vast majority of the 1,553 Ebola cases the WHO recorded in Guinea by October 25 continue to be cared for at home – placing families and communities at high infection risk and making it extremely difficult to stop the spread of the deadly virus.

“We have a huge catastrophe on our hands,” a United Nations source in Conakry told dpa. “This is just the beginning.”

He believes the number of unreported cases is likely to be 10 times higher than the number recorded by the WHO.

The lack of treatment centres also means that most patients have to travel far, sometimes hundreds of kilometres, to reach help. Few Guineans own a car. Most rely on crowded, public transport.

Although the nation has a lower case load than neighbouring Sierra Leone and Liberia, experts believe the epidemic will be harder to contain here. Ebola cases are spread out across the country – and not concentrated in the capital, like in Liberia – and therefore harder to trace.

“In Guinea, Ebola is increasing exponentially in terms of case numbers as well as geographically. One or two cases in remote areas are enough to create a hotspot if systems are not in place,” warns Scholtes.

With every new case, contact tracing gets more difficult. One Ebola patient has an average of about 100 potential contacts.

“The outbreak is completely out of control. Ebola is likely to become endemic in Guinea. It’s depressing,” says Scholtes.

Disapproval of President Alpha Conde’s Ebola response is perennial among international aid organizations in Conakry, but no one wants to criticize the government publicly, out of fear their work might be hampered.

On paper, the president has led a strong fight against Ebola. He declared a “national health emergency,” warned against panic and believing in rumours.

Conde tried to negotiate with Guinea’s neighbours to lift travel bans that hurt the economy and pleaded for attacks on health workers and burial teams to stop. Last week, he called on retired doctors to offer their assistance in treatment centres.

“If we fight back immediately, the faster we can stop the disease from spreading,” said Conde.

But for now, Conde has translated few of his appeals and promises into practice.

For more background on Guinea and Ebola:

Ground zero in Guinea: the outbreak smoulders – undetected – for more than 3 months

Dispatch from Guinea: Containing Ebola

BAH OURY: De la fievre ebola a la gouvernance d’Alpha Conde

De la fièvre ebola à la gouvernance d’Alpha Condé
Par BAH Oury
1er Vice-Président UFDG
Président de l’OREP
Au cours de ces trois dernières années qui correspondent à la présence d’Alpha Condé au pouvoir , les guinéens sont victimes de séries de catastrophes naturelles et de tueries récurrentes dont les forces de l’ordre se sont rendus coupables.
Les plaies de la Guinée
Le 1er septembre 2012, une trentaine de personnes périrent non loin des côtes de Conakry à la suite du naufrage d’une pirogue faisant la navette entre la presqu’île de Kaloum et les îles Kassa.
Le choléra qui sévissait de façon cyclique est devenu endémique avec des poussées épidémiques dans les régions de la Basse et de la Guinée-Forestiére. En 2012 plus de de 8000 cas et 150 décès furent officiellement enregistrés.
Une épidémie de rougeole sévit actuellement dans la plus part des régions du pays. En sept semaines, 2157 cas ont été signalés. Seules les préfectures du littoral ont pu bénéficier d’une couverture vaccinale satisfaisante car selon les autorités du Ministère de la santé, le nombre de vaccins reste encore insuffisant pour l’ensemble du pays. Pourtant , le Programme Elargi de Vaccination dont la prévention est la mission existe en Guinée depuis 1979. Alors il n’est pas admissible que la Guinée soit en proie à cette épidémie. Les raisons de cette carence doivent être explicitées à la population par la mise sur pied d”une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur ces programmes qui reçoivent des financements extérieurs conséquents.
Le paludisme est en Guinée une arme de destruction massive . Il reste le premier problème de santé publique et est la première cause de décès en milieu hospitalier (15%) . Le taux de mortalité du fait de la malaria est selon les statistiques de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) de prés de 170 décès pour 100000 habitants. Ainsi le paludisme tue plus de trente mille guinéens par an.
C’est dans ce contexte déjà suffisamment sinistre , que la fièvre Ebola fait des ravages et alimente une psychose de panique au niveau de la population déjà éprouvée par d’autres calamités. Quatre cas de cette maladie viennent d’être signalés dans la mégapole guinéenne qui compte plus de 2 millions d’habitants. Ces cas s’ajoutent à plusieurs dizaines d’autres recensés en Guinée-Forestière. Sa rapide propagation alarme tous les pays de la région. Certains d’entre eux ont érigé un « cordon sanitaire » aux passages des frontières pour se préserver de la contagion. Plusieurs capitales dans le monde sont alertées et les voyageurs en provenance de la Guinée en font les frais. La CEDEAO vient de lancer un appel à l’aide internationale ,ce qui confirme la gravité de la situation.
Une catastrophe prévisible
La catastrophique situation sanitaire en Guinée n’est pas une surprise. Moins de 3 % de la population bénéficie d’une couverture sociale . La faiblesse du financement du secteur, le manque de personnel qualifié et sa mauvaise répartition dans le territoire et la mauvaise qualité des structures sanitaires expliquent le faible accès des populations notamment rurales aux médicaments essentiels. Le maintien de la Guinée parmi les pays ayant le plus faible indice de développement humain (IDH) depuis sa création au début des années 1990 rend illusoire l’atteinte des cibles des OMD à l’horizon 2015.
Les ressources allouées au budget de la santé ne sont jamais allés au delà des 3 % des dépenses totales. Pour l’année 2014, elles sont seulement de 2,74 % alors que l’OMS et la CEDEAO exigent un minimum de 15 % des ressources pour la santé publique . Manifestement la Guinée est très loin du compte.
Les priorités gouvernementales d’Alpha Condé ne sont pas l’amélioration des conditions de vie des populations ,ni la réduction de la pauvreté car l’essentiel des ressources du pays sont dirigées vers les ministères régaliens ( défense , sécurité, administration du Territoire). La présidence avec la bénédiction du CNT s’est octroyée un budget d’ un milliard de GNF (cent mille euros) par jour et le le Ministère de la Défense dont l’ordonnateur n’est autre qu’ Alpha Condé lui-même se taille la part du lion avec 10 % du budget national.
Les guinéens ne doivent pas imputer à une atavique fatalité, les raisons de leur malheur. Elles sont visibles et elles narguent l’immense majorité de la population. Les dirigeants guinéens ont une large part de responsabilité des multiples souffrances de la société, car en siphonnant pour leur propre compte depuis très longtemps les maigres revenus nationaux , ils réduisent prés de treize millions d’âmes à ce que Franz Fanon avait appelé « les damnés de la terre ».
Les guinéens doivent savoir que la mal-gouvernance endémique de notre pays est le cancer qui ronge tous les secteurs de la société. Elle est aussi nocive et dangereuse que la fièvre Ebola. L’indispensable et urgente éradication de cette maladie infectieuse est une impérieuse nécessité. La solidarité nationale et la conscience citoyenne doivent permettre d’aider à lutter contre ce nouveau fléau qui décime des compatriotes et qui endeuillent plusieurs familles . Mais il faut aussi neutraliser les facteurs de la mauvaise gouvernance dont le pays est victime. La persistance des épidémies rappelle qu’un faible leadership à la tête du pays ne peut qu’apporter désolation ,désespoir et misère généralisée. Par conséquent le changement de la gouvernance actuelle par la mobilisation sociale et citoyenne afin d’arrêter la descente aux enfers de notre pays est une impérieuse nécessité.

 

 

 

 

NELSON MANDELA , UNE LÉGENDE DU SIÈCLE ! Par Bah Oury

NELSON MANDELA , UNE LÉGENDE DU SIÈCLE !

Nelson Mandela s’est éteint tranquillement le 05 décembre 2013 dans son pays. Le monde entier a rendu un vibrant hommage à ce combattant de la liberté et des droits de l’homme. L’admiration mondiale pour cet ancien pensionnaire du bagne de Rhoben Island, est dûe à la réussite de sa politique active de réconciliation nationale et de pardon. Ce qui a permis d’ assurer pacifiquement le passage d’une société ségrégationniste, éclatée et abjecte à une société démocratique ,multiraciale ,apaisée et tournée vers l’avenir. Il a libéré son pays du joug de l’apartheid. Il a contribué également à l’engager sur les voies escarpées de la paix et de la réconciliation nationale. L’Afrique du Sud lui doit son unité et son prestige actuel.
 

Que retenir de la longue marche vers la liberté de Nelson Mandela
 
Les clameurs admiratifs d’aujourd’hui ne doivent pas nous faire oublier la solitude et les immenses sacrifices consentis par les militants anti-apartheid durant plusieurs décennies. Le massacre de Sharpeville le 21 mars 1960 où périrent soixante neuf manifestants dont plusieurs femmes et enfants marque une rupture radicale avec la stratégie non violente de l’ANC ( African National Congress) . Nelson Mandela qui fonde en 1961 la branche armée Umkhato We Sizwe (MK) prône le recours à des actes de sabotages sans pertes de vies humaines des installations symboliques et institutionnelles de la politique de discrimination raciale et de « développement séparé » . Lors du procès de Rivonia en 1964 , Mandela justifia ce changement de stratégie en arguant que le seul choix possible hormis une capitulation sans conditions était la résistance active. Devant ses juges il déclara «  j’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Vingt cinq années de prison, d’humiliation et de privations ont davantage forgé son caractère et sa détermination à consacrer son existence pour éradiquer la politique d’apartheid de sa terre natale .
 

L’Ubuntu principe et vision positive de l’être humain

A sa libération le 11 février 1990 ,il met en œuvre en tant que leader le principe de l’ Ubuntu qui exprime la fraternité ,la compassion et l’ouverture d’esprit et qui s’oppose au narcissisme et à l’individualisme. La mise en pratique de cette philosophie de don de soi et d’empathie pour les autres lui a permis de construire la nation arc-en-ciel et lui vaut la reconnaissance et la considération du monde entier. Son nom et son héritage survivront à jamais dans la conscience collective humaine.
 
 

Une Afrique encore en panne de leadership

Nelson Mandela disparaît alors que le continent africain est ravagé par des guerres civiles meurtrières et absurdes , une mal-gouvernance chronique et répugnante, et un tragique manque de leadership dans plusieurs pays . La Guinée ,mon pays ne fait pas exception à ce fléau qui est une parfaite illustration de la négation de « l’esprit Mandela ». Régulièrement une soldatesque aux ordres tue, violente, humilie et tente d’étouffer les bourgeons de la liberté. Les jeunes de Ratoma à Conakry comme hier les jeunes de Sowéto à Johannesburg paient un lourd tribut pour que la démocratie, la liberté et le progrès en Guinée puissent se traduire dans les faits.

En combattant avec détermination ,courage et constance pour les droits de l’homme, la primauté de la loi sur la force brute, le dépassement des différences et des clivages ethniques et l’instauration d’une gouvernance démocratique et vertueuse , c’est honorer Mandela .

Marcher sur les pas de Mandela est un devoir civique et moral pour que la démocratie, l’unité et la réconciliation nationale puissent éclore sur la terre de Guinée. Nous faisons le serment de marcher sur les sillons tracés par ce grand humaniste.
 
 

L’esprit de Mandela une source d’inspiration

L’esprit de Mandela continuera à inspirer des générations et des générations d’hommes et de femmes à travers le monde , car la lutte pour l’égalité, la réconciliation, la démocratie et la liberté est perpétuellement à renouveller car faisant partie de la condition humaine. Le « souffle des ancêtres  » du poéte sénégalais Birago Diop exprime à sa manière l’immortalité de l’esprit de Mandela à travers ces quelques vers :
« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit,
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts. »

Dors en paix Nelson Mandela.